• Un peu d'histoire

    Nous sommes en 1270.

    Saint Louis (Louis IX), roi de France, va mourir de la dysenterie devant les murs de Tunis, le 24 août. C'est la fin de la 8e croisade.

    Cette même année, Amaury (ou Amalric), vicomte de Lautrec et baron d'Ambres, décide de fonder une bastide au bord du Dadou, afin d'étendre son autorité ainsi que ses revenus.

    Cette ville nouvelle (ou "bastide"), il l'appellera Saint-Gauzens, en souvenir de sanctus Gaudentius, jeune berger toulousain qui mourut décapité en 475 par le roi des Wisigoths. Mais encore lui faut-il attirer suffisamment de paysans pour venir cultiver cette contrée en friche.

    Aussi Amaury décide-t-il d'octroyer des avantages substantiels à tous ceux qui viendraient s'installer dans sa nouvelle bastide : concession de terres, libre pâturage, suppression de certains impôts et autres avantages consignés dans une Charte retrouvée dans les archives des Bénédictins de la Daurade de Toulouse.

    Et son plan fonctionne ! Tellement bien, du reste, que le nouveau roi de France, Philippe le Bel, s'en émeut et dépêche sur place, en 1287, son tout nouveau sénéchal de Carcassonne, Simon Briseteste, avec pour mission de créer une ville nouvelle concurrente. Histoire de contrer le développement de Saint-Gauzens et l'influence menaçante du vicomte de Lautrec et de la sénéchaussée de Toulouse.

    Simon Briseteste choisit l'emplacement de l'ancien château des Touelles (ou Thoëls) détruit en 1212 par Simon de Montfort lors de la sanglante croisade contre les Albigeois, et s'empressa d'accorder aux futurs habitants des privilèges encore plus conséquents que ceux de Saint-Gauzens. Dès 1289 apparurent les premières constructions selon un plan en damier organisé autour d'une vaste place centrale à arcades dédiée aux échanges commerciaux, actuelle "Place à couverts".

    Plan bastide Briatexte
    Plan en damier de la bastide de Briatexte
    (Infographie de Claude Quiec, Tarn, Guides Gallimard, 2001)

     

    C'est ainsi qu'en 1291 naquit officiellement Briseteste (Britèsta en occitan) - devenue Briatexte -, la rivale de Saint-Gauzens.

     

    Source : Briatexte 700 ans d'histoire, Georges Vergnes, Editions RDT, 1990

     

     


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